THE SUDBURY STAR
Saturday, April 1, 2006 – Page B5

Il faut appuyer un caucus du plein air
par Gary Ball

Un caucus du plein air sera probablement mis sur pied très bientôt à Ottawa Il s’agira d’un groupe non partisan de députés et de sénateurs qui seront à l’écoute du secteur canadien du plein air.

Le caucus n’existe pas encore, mais son instigateur est le député conservateur de la Saskatchewan Garry Breitkreuz, celui-là même qui s’est opposé au registre canadien des armes à feu dès le départ.

Jour après jour, année après année, il a dénoncé la lourdeur administrative et l’incompétence entourant le registre, de même que les sommes faramineuses qui y ont été englouties. Il n’a jamais laissé les Canadiens oublier que le registre censé coûter deux millions de dollars avait en fait occasionné des dépenses d’un milliard de dollars et qu’il était en voie d’atteindre les deux milliards de dollars.

Vous vous demandez peut-être pourquoi ce travail a été fait par un seul député des Prairies plutôt que par un lobby imposant, riche et actif des armes à feu, de la chasse, de la pêche, de la trappe et du tir?

Je vais vous dire un secret.

Il n’y a pas de lobby canadien des armes à feu, de la chasse, de la pêche et de la trappe. Du moins pas au sens où l’entendent nos amis des États-Unis.

Il n’existe pas de vaste organisation (en dépit des courageux efforts pour mettre en place un groupe de coordination national) qui exerce des pressions sur les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral et qui prend la parole au nom des quelque cinq millions de Canadiens qui participent à ces activités de chasse, de pêche, de trappe ou de tir sportif.

Il n’existe pas de fonds national grâce auquel les gouvernements peuvent comprendre nos préoccupations et y donner suite.
Il y a plutôt une coalition informelle de clubs de chasse, de pêche et de tir et de conseils de trappeurs qui s’efforcent d’agir comme une organisation dans les moments difficiles, recueillant des fonds sur une base ponctuelle.

Malheureusement, cette approche fragmentée signifie qu’une grande partie de notre énergie et de nos activités ratent la cible plutôt que de faire mouche.

Les personnes qui pratiquent des activités de plein air ont tendance à être des esprits farouchement indépendants. Essayer de les réunir, c’est comme tenter d’assembler un troupeau de chats.

Croyez-moi, le lobby riche, puissant et sournois dont vous entendez parler n’est en réalité qu’un regroupement de clubs démocratiques et de groupes de plein air composés de vos amis, de vos voisins et de membres de votre famille.

Lorsque ces clubs et ces groupes s’associent, quelle que soit la structure de cette association, ils deviennent des fédérations comme l’Ontario Federation of Anglers and Hunters (OFAH), établie à Peterborough, qui compte de 80 à 90 mille membres, surtout des chasseurs et des pêcheurs.

Je ne dénigre pas l’OFAH et ses organisations sœurs dans d’autres provinces.

Je suis membre de la Fédération et j’appuie son travail depuis des lustres.

De temps à autre, je suis en désaccord avec l’OFAH. C’est très bien.

Cette organisation est de loin la meilleure de la région pour représenter mes intérêts.

Je veux toutefois que d’autres voix s’élèvent quand les intérêts du secteur du plein air sont menacés.

Il est difficile pour les petits groupes dirigés par leurs membres de traiter de tous les aspects d’une question.

L’industrie du plein air, qui tire sa subsistance des produits et services qu’elle vend aux chasseurs, aux pêcheurs, aux trappeurs et aux tireurs sportifs, n’a ni le pouvoir financier ni les représentants politiques dont jouit son pendant américain.

Elle ne fonctionne pas non plus dans la culture américaine où l’idée d’un président qui aime et soutient la chasse et la pêche et transporte même un fusil de chasse ou une canne à pêche est très bien reçue.

Je ne peux penser à aucun premier ministre canadien qui ait pratiqué la chasse.

Mais oui, je le peux. C’était Brian Mulroney. Il était allé à la chasse au sanglier avec, me semble-t-il, le président russe Boris Eltsine. Je m’en souviens parce que les médias canadiens et la gauche-caviar étaient scandalisés rien que d’y penser.

De toute façon, vous comprenez ce que je veux dire. Les Canadiens qui pratiquent des activités de plein air, comme la pêche, la chasse, le tir et la trappe, doivent faire entendre leur voix aussi fort que possible. C’est pourquoi je suis enchanté par le projet de M. Breitkreuz de créer un caucus national du plein air.

Je trouve l’idée excellente. Pourquoi ne prendriez-vous pas le temps de visiter votre député ou de communiquer avec lui par téléphone ou par courrier électronique? Vous pourriez lui rappeler que ceux d’entre nous qui aiment la pêche, la chasse, le tir et la trappe, paient l’impôt et vont voter. Suggérez-lui de se joindre au caucus national du plein air.

Les Canadiens qui pratiquent des activités de plein air, comme la pêche, la chasse, le tir et la trappe, doivent faire entendre leur voix aussi fort que possible. C’est pourquoi je suis enchanté par le projet de création d’un caucus du plein air.